Tuerie en direct

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Le 15 mars 2019, un direct Facebook a fait grand bruit.

Le terroriste, un australien de 28 ans, Brenton Tarrant, avait soigneusement tout préparé pour que son geste soit largement diffusé et ses motivations connues

Manisfeste publié, retransmission en direct de sa tuerie, 50 musulmans abattus de sang froid dans deux mosquées.
Hommes, femmes, enfants (dont le plus jeune avait seulement 3 ans ) : il tire au hasard dans la foule réunie là pour la prière.

Le massacre de Christchurch été diffusé pendant 17 minutes sur la plateforme du réseau social Facebook, avant que le compte du terroriste ne soit supprimé.

Comment est ce possible que ça ai pris autant de temps ? Un signalement massif aurait dû faire bloquer quasiment instantanément la vidéo, non ?

Je vous l’accorde, Facebook ou en tout cas ses modérateurs, ne peuvent pas avoir les yeux partout. Alors …

Combien de personnes ont regardé, signalé, partagé ou même enregistré ce direct ?
Combien de temps s’est écoulé entre le moment où ils ont compris ce qu’ils étaient en train de voir et celui où ils ont signalé la vidéo ?

Posté sur Facebook, retransmise sur Youtube, Twitter, Whatsapps, Instagram, …

« Au cours des 24 premières heures, nous avons retiré dans le monde 1,5 million de vidéos de l’attaque, dont plus de 1,2 million bloquées lors de leur téléchargement », a indiqué Facebook.

Comment peut-on partager ça ? Comment peut-on regarder cette vidéo et se dire : « Tiens, … mes amis devraient voir ça… »

Les réseaux sociaux sont-ils réellement les seuls a blâmer ou le goût pour le sensationnel des utilisateurs est-il de plus en plus à remettre en question ? Après tout, si cette vidéo avait été ignorée ou signalée, il n’aurait pas été si difficile de la faire disparaître.

Les utilisateurs ont une grande part de responsabilité, puisque qu’ils sont « le réseau ».
Plus j’y réfléchis et moins je trouve de raisons.

Harcèlements, tortures, meurtres, viols, viols collectifs, … tout ça en direct et avec à chaque fois le même grand débat.

N’y-a-t-il pas un contrôle ?

Selon Facebook, des milliers de modérateurs à travers le monde vérifient les contenus de tout genres : publications,  vidéos,  photos, commentaires, ventes, …

« Pour tous nos contenus, y compris les Facebook Lives, nous utilisons une combinaison de technologies, de signalements par la communauté et de modération humaine pour retirer tous les contenus offensants », disait Linda van Aalten, de Facebook Benelux.

Des millions de publications passée au crible chaque jours. Pédophilie,  crimes, scènes de violence, … tel est le quotidien des modérateurs. Tant et si bien que le géant Facebook à récemment ouvert une hotline afin de soulager ces sous-traitants traumatisés.

Que risque-t-on ?

En France, les utilisateurs qui assistent en direct sur les réseaux  sociaux à un crime en cours risquent des poursuites judiciaires.

« Si la vidéo est explicite, s’il est bien précisé que c’est en direct et si les personnes la regardent durant un laps de temps suffisamment long, le parquet peut engager des poursuites pour non-assistance à personnes en danger », explique Mélodie Kudar, avocate pénaliste au barreau de Versailles (20 minutes).

Autrement dit : une peine allant jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et de 75.000 euros d’amende…

La protection des victimes commence par vous, à votre petit niveau, devant votre écran. Pour que l’apologie du crime ne soit plus possible sur les réseaux sociaux : Agissez ! Et pas seulement avec un emoji.

Signalez et masquez le contenu. Prévenez les autorités compétentes, mais ne laissez pas les victimes être exposées, pendant que vous regardez et partagez. 

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About The Author


Maman, employée à temps partiel et auteur à mes heures perdues. J'aime apprendre, particulièrement les faits historiques et les côté cachés des choses. J'aime traîner sur les réseaux sociaux et farfouiller et glaner des nouvelles sur le net.

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