A la veille de la sortie très attendue du nouveau film de Tim Burton, »DUMBO »
Remontons un peu sur les traces de celui qui a inspiré cette histoire : Jumbo, éléphant star, adoré de son public, maltraité en coulisse.
En 1861, cet éléphant d’Afrique est capturé en Abyssinie (Éthiopie). Il a environ 1 an et mesure à peu près 1 mètre quand il est envoyé à Paris.
Sur le Vieux Continent …
Il n’y restera que très peu de temps puisque l’éléphanteau ayant grandi et étant malade, le Jardin des Plantes décide de l’échanger avec un rhinocéros du zoo de Londres.
C’est le gardien du zoo , Matthew Scott, qui le baptisera Jumbo (jambo), ce qui signifie « bonjour » en swahili. Du haut de ses 4 mètres, il finit par devenir la star du parc et laisse même les enfants monter sur son dos.
On estime que durant toute sa captivité à Londres, un million d’enfants auraient pu promener en sa compagnie dont les enfants de la reine Victoria. Coqueluche du public et de l’élite, la presse le hisse vite au rang de star.
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En atteignant sa maturité sexuelle, son humeur change et il devient plus lunatique. Imprévisible, il casse tout autour de lui, quitte à abîmer ses défenses. Devenant parfois méchant, il ne laisse personne l’approcher pas même sa compagne d’infortune, Alice, qui ne suscitait en lui aucun intérêt. Une exception toutefois : son gardien, qui pouvait lui faire ingurgiter des litres de scotch et de bières pour le tenir calme et usait souvent de violence pour le rendre plus docile.
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Bien après sa mort, on attribuera ses accès de colère à des rages de dents, puisque n’étant pas suffisamment usées, les dents suivantes ne pouvaient pas percer.
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Ne voyant aucune amélioration et l’animal étant de plus en plus incontrôlable, le directeur du zoo émet la possibilité de l’abattre par crainte qu’un visiteur finisse par être blessé. C’est ici qu’intervient Phineas Taylor Barnum, célèbre pour son cirque en Amérique.
Il propose de racheter l’éléphant à un prix que la direction, au pied du mur ne pouvait refuser.
Malgré un procès retentissant, visant à faire annuler le marché et une pétition signée par plus de 100000 personnes (dont la reine Victoria elle-même ), l’Angleterre dû dire adieu à son éléphant vedette et Jumbo quitta l’Europe.
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A la conquête de l’ouest …
Après 17 ans de bons et loyaux services, Jumbo embarque, enfermé dans une caisse, à bord d’un paquebot à destination de New York. Son soigneur, Scott, l’accompagne.
Après deux semaines en mer, Jumbo atteint les côtes américaines. Une fanfare l’accueille et une parade de cirque l’escorte alors jusqu’à l’hippodrome où une foule immense l’attend. En trois semaines d’exposition, Barnum a récupéré l’argent dépensé pour acquérir l’éléphant !!
Ils séjourneront sept mois à New York avant de partir en tournée avec le grand cirque Barnum à travers le pays.
Mondialement célèbre, Jumbo a figuré parmi les 21 éléphants de Barnum qui ont traversé le pont de Brooklyn pour en prouver la solidité après un accès de panique collectif ayant fait 12 morts.
La seule présence du pachyderme suscite l’émerveillement du public. Vingt millions de spectateurs ont assisté à ses très nombreuses représentations que ce soit aux États-Unis ou au Canada.
En trois ans seulement, Barnum réalise un bénéfice d’un demi million, soit 50 fois ce que lui a coûté Jumbo !
Fin du voyage …
C’est en Ontario, que Jumbo termine son voyage d’une façon assez floue. En 1885, il aurait été percuté par un train de façon accidentelle, selon la version, afin de protéger un jeune éléphant.
Vérité ou accident bien opportun devant la menace d’une enquête pour maltraitance animale ? Les frais pour soigner un animal à l’âge avancé, difficile et malade, devenaient – ils trop élevés ? Ça restera un mystère.
On retrouva dans son estomac : des pennys anglais, des rivets, des clefs et un sifflet de policier …
Barnum, exposa son squelette lors de ses représentations pendant deux années et fini par le vendre au musée de New York. Il vendit également son cœur à une université et son corps empaillé à une autre jusqu’à ce qu’il soit brûler dans un incendie.
Jumbo aura passé sa vie en captivité, maltraité régulièrement et utilisé jusqu’à après sa mort.
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Animal de foire ou objet de la curiosité, cet éléphant aura laissé son emprunte dans l’histoire. C’est à lui qu’on doit le qualificatif de « jumbo » pour désigner quelque chose de gros et grand. On lui a même érigé une statue … Mais pour beaucoup, il restera dans les mémoires comme le plus gros des éléphants morts en captivité.
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